Étoile : 5
Cinq étoiles
Crochecoeur par Merida Reinhart
Synopsis:
Orion Willsprit est serrurier et crocheteur à ses heures perdues. Travaillant surtout pour la communauté magique sous l’égide du Gardien — le grand sorcier de la ville — il fait tout pour conserver le secret des créatures surnaturelles et celui sur ses pouvoirs. Du moins, c’était le cas jusqu’à ce qu’un inspecteur, pince-sans-rire et d’humeur hasardeuse, ne débarque pour résoudre une série de meurtres macabres, liés aux contes de fées. La coïncidence est trop grande. Maurice, Robin et Vald ne seront pas de trop pour soutenir Orion face à cet inspecteur — qui n’hésite pas à le faire chanter — et au détraqué qui terrorise la ville. Le spin-off de Crocs et magie vous emmène au pays des contes. Êtes-vous prêts à vous faire envoûter ?
Mon avis:
Il est important de rappeler que Crochecoeur est le spin off de Crocs et Magie. Pourquoi ce rappel ? Tout simplement parce que nous retrouvons Robin et Vlad, ainsi que d’autres personnages avec qui nous avons déjà vécu une sacrée aventure.
Mérida nous offre une double dose de plaisir, car non contente de nous délivrer cette suite, elle nous offre une nouvelle et quelle nouvelle ! Comme je l’ai précisé précédemment, ce spin off est une continuité de Crocs et Magie. La nouvelle concerne Vlad et Robin. Elle pourrait paraître anodine et pourtant, elle nous offre un détail qui aura son importance pour la suite… Sous des airs de nouvelle de Noël, l’auteure fait un joli clin d’œil à Charles Dickens.
À présent, parlons du fameux spin off. Tout comme Crocs et Magie, nous restons dans cet univers d’Urban Fantasy. Nous faisons la connaissance d’Orion, un serrurier, mais pas que… qui va se voir devoir coopérer avec la police sur une série de crimes.
Comme pour Vlad et Robin, l’auteure met en avant non pas la romance, mais l’action. Alors que le premier opus était plus tourné sur une quête d’identité sur sa véritable nature, cette fois-ci, l’auteure nous offre une véritable enquête policière excellemment bien menée. On en vient à réfléchir en même temps que nos enquêteurs. Voilà le signe d’une lecture addictive.
Concernant la romance, car ne l’oublions pas, il y en a une. L’auteure joue habilement avec ses personnages. En effet, elle met l’action devant la romance. C’est ce que l’on nomme un « slow burn»: la relation se met en place tranquillement. Cela peut nous faire tiquer. Mais en gardant à l’esprit cette donnée, tout prend un sens et renforce davantage l’histoire. Tout prend alors un sens. Tel un puzzle que l’on assemble, ce rythme « lent » de la romance donne plus de corps à l’intrigue principale.
En clair, j’ai adoré. Mettre en avant un nouveau personnage tout en gardant un lien avec ceux auxquels nous nous étions attachés dans le tome précédent est très plaisant. De plus, proposer une intrigue toujours aussi soutenue, mais dans une autre thématique amène le lecteur à rentrer dans la peau des personnages. De ce fait, on ne lit plus, on vit l’histoire.
En clair, je ne peux que vous encourager à le lire à votre tour et entrevoir vos dons de détectives.
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Barbès, mon Amour par Emmanuel Taffarelli
Synopsis:
Il s’appelle Karim, habite un quartier sensible au-delà du Périphérique et vivote du trafic de stupéfiants. Il s’appelle Alexandre, réside dans un immeuble cossu d’un beau quartier parisien et est une illustration de la jeunesse dorée désœuvrée. A priori, ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Et pourtant, en l’espace d’une nuit à la fois violente et passionnée, leurs destins vont être scellés à jamais. C’est une histoire d’amour interdit qui, en bousculant les préjugés des uns et des autres, révèle peut-être ce qu’il y a de plus profondément caché en chacun de nous. Et si dans le monde d’aujourd’hui ouvert à tous les vents, l’amour était la seule chose qui rende encore la vie supportable ?
Mon avis:
Dès le synopsis, on sait que cette lecture va marquer, va nous bousculer. Chose rare pour être notifié, il n’y a pas de chapitres, mais une rencontre inattendue deux êtres en apparence aux antipodes l’un de l’autre et pourtant, les apparences sont trompeuses. Vous l’aurez compris, dès le départ l’auteur nous prépare à ce roman. Notez que ce n’est pas une romance à proprement parlé, mais une tranche de vie, un sujet brûlant, d’actualité. Un acte engagé qui, de bout en bout, est assumé.
Karim, un jeune homme de banlieue, d’un quartier populaire, d’un de ses HLM délaissés. Karim, un homme aux origines marocaines et pourtant français. Un homme blasé par son quotidien, jugé sur les apparences, ses origines, ses fréquentations. Karim, un jeune homme qui survit plus qu’il ne vit dans ce quotidien sans avenir. Tout n’est qu’instinct de survie dans ces tours aux âmes torturées.
Karim va voir sa vie basculer par excès de gentillesse. Lui, ce jeune compatissant va se retrouver dans une situation périlleuse qui va l’amener à fuir. Malgré la peur qui le suit telle une ombre, il se retrouve grisé par cette bouffée de liberté si éphémère.
Alexandre lui est un jeune homme de 23 ans résidant dans les beaux quartiers. Là où tout n’est que ses amis, construisent leur avenir, poursuivent de brillantes études et se mettent en couple, lui, subit sa vie à contre-courant. Il ne ressent pas les mêmes aspirations que ces gosses de riches, ne peut réaliser les attentes de ses parents. Il est différent, il le sait. Il a subi son lot de moqueries, de rejets.
Le hasard va faire que ces deux êtres perdus vont se rencontrer dans des circonstances violentes et pourtant, ce soir-là leurs vies vont basculer. À son contact, Alexandre va se reconnaître en Karim. Aux antipodes l’un de l’autre, ils sont pourtant si semblables derrière ces apparences.
Tout au long de ce roman, ce sentiment d’interdit, de peur nous poursuit. On ressent une certaine forme d’urgence, cette volonté illusoire de sortir de ce carcan. Ce roman est à lui seul un jeu de dupes, car de la haine à l’amour il n’y a qu’un pas.
Ce roman est tout simplement bouleversant et intense. On ressort de cette lecture avec une multitude de sentiments que je ne peux exprimer sans spolier. Mais je ne m’attendais pas à ça. Clairement, l’auteur s’est aussi joué de moi, lectrice. Chacun se fera un avis sur cette lecture, mais pour moi elle restera marquante.
Une lecture déroutante, mais qui marque. Une histoire à vif.
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Série Loving Clark par Kyrian Malone, Manhon TUTIN
Tome 1:
Clark McKenna, 17 ans, rentre au lycée Providence High en Californie. Clark est mentalement différent, et ses nombreuses consultations à Providence dans plusieurs cabinets psychiatriques le précèdent, aussi bien auprès de ses camarades que du corps enseignant. Plongé dans son imaginaire, sa perception du monde réel est biaisée, traduite par ses filtres émotionnels. Ses réactions, ses réflexions incomprises, Clark est en errance de diagnostic soumis à des traitements inadaptés. Considéré comme bipolaire, lunatique, schizophrène par des spécialistes incompétents, ce qu’il est demeure enfoui au fond de lui, annihilé par des médicaments inutiles. Pourtant, en arrivant à Providence High, Clark espère que les choses changeront pour lui. Il y a ce garçon Elliot Hamilton qui sera dans sa classe, et son professeur de lettres James Coleman, seuls personnes capables de le comprendre…
Tome 2:
Le sens de la justice, de l’équité, voilà deux concepts inhérents aux Aspergers. L’injustice, Clark Hastings en a souffert durant toute son enfance et son adolescence. Montré du doigt parce qu’il était différent, moqué par ses camarades, inconsidéré par le corps enseignant ou mal diagnostiqué par des médecins incompétents, Clark a très vite compris que dans ce monde à deux vitesses, il devrait s’en sortir seul, que pour être accepté en société, il lui faudrait faire semblant, mettre en place des stratégies d’adaptation, des illusions pour paraître « normal ».
Mon avis:
Nous faisons la connaissance de Clark, ce jeune homme dont l’apparence de « fou, déséquilibré » fait de lui un marginalisé.
On vit ce quotidien à travers ses yeux mais aussi de ses ressentiments ce qui rend ce texte fort. On ne lit pas, on vit avec cet handicap. On découvre ce quotidien qui est un combat continuel face à la bêtise de certains, l’ignorance des autres. Clark est différent c’est un fait mais ce n est pas pour autant que c’est un monstre. On ressent tout cet agacement qu il ressent. L auteure ne nous épargne rien au point que nous réagissons et cela dès les premiers chapitres.
Kyrian nous prouve que ces « 1% de la population » sont certes à part mais surtout ce sont des personnes touchantes, qui voit au delà des apparences. Ce qui pour une majorité d ignorant est un handicap est en réalité un réel trésor : ils ressentent autrement, ils en deviennent authentique. C’est en ça qu ils sortent de cette société manichéenne, à l esprit si étriqués et leurs réactions exacerbées face à l’inconnu.
Voilà pourquoi ce roman marque, nous interroge, nous ouvre les yeux là où nous sommes aveuglés. On nous imposons nos us et coutumes sans chercher à comprendre que d autres peuvent penser autrement. C’est bien de cela qu’il s agit, un ode à ces hommes et femmes différentes certes et pourtant qui méritent d être connues, voir reconnues. C’est un pamphlet la morale, la liberté et le devoir.
Nous voyons aussi le combat de l entourage et en particulier les parents, face à ces murs, totalement démunis face à des médecins incapable de donner un diagnostic définitif. On ressent cette douleur de voir son enfant devenir un rat de laboratoire où on tâtonne à l aveugle… Et les conséquences que cela engendre sur le quotidien de chacun.
Certains préfèrent la fuite, d autres comme le père de Clarke décide de faire front. On devient administratif face à cette détermination d offrir une chance à la chair de sa chair.
Et nous ne pouvons que fondre devant cette romance, ce premier émoi qu’on connaît tous et toutes… Tout est décrit avec une fluidité si limpide, si simple… La raison ? Encore une fois on ne lit pas mais on ressent ces émotions nous prendre car on le vit à travers les yeux de ce jeune homme si sensible qui voit autrement qu’avec ses yeux mais avec ses sens.
Dans ce second tome, nous retrouvons Clark à présent diplômé qui va entamer ses études supérieures à Providence. Ce roman se découpe en deux parties.
Dans un premier temps, Kyrian continue de nous confronter à la réalité d’une personne « à part ». On ne parle pas d’autisme. On ne parle pas d’homosexualité ou de haut potentiel. Non, on nous décrit le parcours d’un jeune homme qui se voit confronter à cette réalité avec le cumul de ces trois spécificités. Rien n’est enjolivé. Tout est authentique, réaliste. Les mots, les sentiments, les réflexions… tout n’est qu’intensité émotionnelle et verbale.
Telle une autopsie, on dissèque le quotidien d’un Asperger qui passe de l’adolescence au statut de jeune adulte en quête d’indépendance. On nous expose la perception de la réalité, les incapacités et inconforts de ce jeune homme atypique. On s’immerge dans le quotidien de Clark. On ne lit plus, on vit ce quotidien pesant, ambigu, voire stressant. Tous ne sont qu’anticipation pour ne pas succomber à cette appréhension de l’inconnu, de l’inattendu, dans cette incapacité sociale et handicapante. On prend conscience du calvaire qu’il endure pour se fondre dans notre société et s’adapter à chaque instant à ces convenances sociales. Clark nous apporte ce plus, que nous autres neuro- typique oublions : on ne juge pas uniquement sur une apparence.
Cette adaptation de l’enfance à la vie d’adulte est aussi difficile pour celui qui le vit que ceux qui l’accompagnent dans ce processus.
Voilà comment aborder la deuxième partie de ce roman : devenir adulte, c’est faire des choix et en assumer les conséquences. Dans cette réalité bicolore, où le bien se confronte au mal, comment se considérer ? Ange ou démon ? Kyrian nous expose des faits, des ressentis, des combats quotidiens pour essayer de conjuguer cette normalité imposée et cet esprit de justice. Voilà en quoi Clark nous marque, nous ébranle, nous touche. Tout est authentique. C’est en cela que cette lecture n’en est plus une. C’est beaucoup plus. Entre morale et devoir, nous-mêmes lecteurs, venons à être mis à rude épreuve.
À la fin de cette lecture, on ne peut que se demander quand nous sera proposée la suite. L’ambivalence, l’interrogation, ce malaise qu’on ressent ne nous lâche pas. On en redemande ! On veut savoir. Mais plus encore, cette histoire tient presque d’un témoignage. On ressent un vécu très fort dans cette plume. Kyrian nous avait prévenu, elle est incisive, cash, éprouvante mais au combien touchante. Vous êtes prévenus, on ne ressort pas indemne d’une telle lecture
Je tiens aussi à mettre en avant Manon TUTTIN qui a réalisé cette adaptation car Loving Clarke est, au départ un roman lesbien. Manon a réussit à adapter cette superbe histoire de fait que notre lecture est fluide, sans incohérences. On ne peut que la remercier.
Sans elle, j’aurais loupé quelque chose! Car je vous le garantit, cette histoire est à l’image des montagnes russes! On passe par tout un melting pot de sentiments.
Maintenant la question qui fâche … En vu de ces épilogues, on ne peut ressortir de cette lecture sans se demander « et après ? Que deviennent-ils? »
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Secret de famille par Marie-Paule Dunant
Synopsis:
Lake Louise, une région très prisée par les touristes au Canada. Pour Steve, c’est l’endroit idéal pour terminer son mémoire sur le réchauffement climatique lié à l’activité humaine. Avec sa meilleure amie, le voilà embarqué pour une année d’étude de la nature au sein d’un groupe plutôt atypique. Dès les premiers jours sur place, Steve est témoin de choses étranges. Par deux fois il aperçoit un loup à la taille surréaliste. Un mystère qui va l’emmener dans une enquête sur ses propres origines. Il n’a qu’un désir : percer tous les secrets du groupe de Drake, mais aussi ceux de sa famille.
Mon avis:
Tout part d’un projet de fin d’études. Steve accompagné de sa meilleure amie Emily décide de réaliser ce projet dans un endroit perdu en plein Canada. Ce à quoi ils ne s’attendaient pas, c’est de tomber dans la gueule d’une meute de loups, dirigée par cet étrange homme… Drake… Qui lui inspire de la méfiance, mais pas que…
Drake ne comprend pas pour son loup et son instinct est si perturbé par cet humain… Steve lui arrive de moins en moins à contrôler ses « tocs » émotionnels en sa présence… Pourtant ils se considèrent comme des hommes qui ne sont pas influençables alors comment expliquer ce magnétisme l’un envers l’autre?
Entre Steve et Drake, il y a cette attirance, cet appel qui l’amène l’un à l’autre…
Mais cela n’est pas le point central de cette histoire. Il n’est pas question de deux hommes étant attirés par ce lien… Non c’est plus que cela. Il est d’un sentiment qui se compose de différentes nuances: l’amour. En anglais ce sentiment porte plusieurs noms. C’est ainsi que l’auteure nous le décrit dans cette histoire. Ne vous arrêtez pas aux apparences. Marie Paule se joue de nous comme de ses personnages. Car le véritable sens de cette histoire c’est l’amour d’une famille élargie, une meute. L’amour de ses loups bêtas et Omega pour leur alpha et réciproquement, mais aussi l’amour entre chaque personne. Ce sentiment peut être amoureux amical ou… autre chose … De la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas. Pour tout ce sentiment est, comme le conclue notre auteure, un sentiment à chérir, un trésor.
Vous l’aurez compris, c’est une romance, mais au sens large du terme et c’est ça qui fait qu’on sort des sentiers battus. Les apparences sont trompeuses, les sentiments aussi. Une histoire à laquelle je ne m’attendais pas en débutant cette histoire… Mais impossible de décrocher une fois lancée. Un plaisir de lire, de s’immerger dans ces contrées canadiennes lointaines … Encore une fois, Marie Paule a réussi à nous imprégner des lieux de par ces descriptions, mais aussi de cette meute. Nous devenons, lecteur, un membre, un spectateur silencieux et bienveillant.
À ceux et celles qui se disent: mais non, pas déjà… Et lui? ( Non, je ne dirais pas qui est-ce « lui » ). Mais j’ai réussi à avoir une exclusivité… Donc rassurez-vous, l’auteure nous prépare un second tome ! On l’attend avec impatience !
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Croire par Nathalie MARIE
Synopsis:
Étudiant en art, Fabien pensait avoir la vie devant lui et esquissait lentement ses projets d’avenir.
Lorsqu’il apprend que la mort prématurée de son père a été causée par une maladie génétique dégénérative et héréditaire, son monde s’écroule. Les doutes et la peur l’assaillent, pour son frère… pour lui-même…
Face à cette réalité, il lui faudra mobiliser son courage pour surmonter l’épreuve qui l’attend. Sans parler de Gaël, ce danseur qu’il vient de rencontrer et pour qui il éprouve déjà des sentiments surprenants.
Peut-il se permettre d’espérer un futur ensemble alors que cette menace invisible plane sur lui ? Malgré les incertitudes, Fabien veut y croire.
Mon avis:
A vingt-cinq ans, on pense avoir la vie devant soi, des rêves et projets plein la tête… Alors comment réagir quand la peur et le doute s’abat sur vous ?
Nathalie Marie aborde un sujet très délicat , celui de « la maladie ». Telle une épée de Damoclès qui nous suit telle une ombre, Fabien va se voir stopper dans son élan. Comment avoir de nouveau l’espoir face à un tel traumatisme ? Peut-on envisager d’être heureux et épanoui quand on a face à nous un ennemi invisible ?
Fabien veut y croire et nous lecteurs aussi. Une lecture éprouvante, criante de sentiments si communs et pourtant qui font échos à chacun de nous…
Une fois de plus, Nathalie nous comble… Une lecture « doudou », emplie de tendresse mais surtout, une sublime leçon de vie.
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Série: MxM BOOKMARK Romance |