Interview avec … HV Gavriel

Lire un livre c’est bien, mais quand on aime la plume de l’auteur, on a envie d’en savoir plus sur la propriétaire de celle qui la tient  …

Je vous propose donc de passer un petit moment avec HV Gavriel … Merci à elle.

 

 

Que le jeu des questions réponses commencent …

 

Dans un premier temps, parlons de votre plume et de l’auteur …

  • Pourriez-vous nous expliquer comment vous est venu l’envie d’écrire ?

 

Ce fut soudain et totalement inattendu. Je n’ai pas fait d’études littéraires, mon parcours professionnel n’a rien à voir avec le milieu de l’édition, et je n’ai jamais rêvé d’écrire, mon côté artistique se satisfaisant de la peinture et du dessin. J’ai par contre toujours été une lectrice passionnée, dévorant au fil des années SF, romans historiques, Fantasy , Urban Fantasy. Et puis j’ai découvert le MM, l’univers de la romance entre hommes, grâce à Milady d’ailleurs, en croisant la route de Vanyel, dans la trilogie de Dernier Hérault Mage. Je suis tombée en amour pour le genre, j’ai lu tout ce qui me tombait sous la main. Mais il y avait très peu de romans publiés à l’époque,  et aucun éditeur de MM en France (on dirait la préhistoire, c’était juste les les années 2005/2010 ???? )  . Quand Dreamspinner a commencé les traductions de son catalogue en VF, c’était au compte goutte. Je crois que c’est cette longue attente avant chaque sortie qui m’a incité à inventer une histoire dans ma tête. Rien de nouveau à ce stade, je l’ai toujours fait, depuis toute petite. Mais cette fois c’était différent, et je ne sais toujours pas pourquoi. Le personnage principal était si présent, si intense, si réel pour moi que j’avais l’impression qu’il me hantait, je le voyais partout, je finissais même par lui parler ! C’est sans doute la peur de devenir dingue qui explique mon envie d’écrire Lol ! Je me suis dit qu’en posant les mots sur du papier, je m’en libérerais. Alors, le 1er mai 2012, puisque c’était férié, j’ai ouvert un fichier word et j’ai écrit. ET le lendemain, et le jour d’après… j’ai écrit comme une possédée pendant 4 mois, et Lucas, le tome 1 des Loups de Riverdance, était né. Je n’ai jamais cessé d’écrire depuis.

 

Avez-vous écrit autre chose que des romans (poèmes, essais, etc.), autre chose que des livres (des articles de presse, dans des revues, etc.…) ?

Non, roman et nouvelles uniquement.

  • Avez-vous commencé par un journal intime, des nouvelles…

J’ai tenu un journal intime quelques mois quand j’étais ado, mais ça ne compte pas.

 

  • Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Tout et n’importe quoi. Le monde qui m’entoure. Les gens que je vois passer, ceux que j’écoute à la terrasse des cafés, une chanson, un livre, un film. Un parfum, un souvenir. C’est comme si j’engrangeais sans cesse des petits morceaux de vie, des sentiments, des sensations, des réflexions. Tout est stocké quelque part dans ma tête, et il suffit d’un rien, un rire dans la rue, le parfum de la crème solaire, pour que des éléments disparates, par une sorte d’alchimie, se transmutent et deviennent un embryon d’histoire.  Souvent quand je suis sous la douche ou les mains dans l’eau (la fameuse « épiphanie de salle de bain » que connaissent de nombreux auteurs) ou quand je suis coincée en voiture dans les embouteillages.

 

  • Quels sont vos projets dans l’avenir ? Avez-vous déjà un nouveau roman en préparation ?

J’ai toujours plein de projets ! Lol  C’est surtout le temps qui me manque pour les réaliser aussi vite que je le voudrais. Pour le moment, je suis en pleine écriture du 5ème et dernier tome de la Meute de Riverdance.  A vrai dire, j’appréhende un peu de terminer, et de devoir quitter la meute, après plus de 5 ans avec mes personnages. Ils vont beaucoup me manquer. Mais déjà en train de réfléchir à deux ou trois romans spin off, pour offrir à certains personnages secondaires leur propre histoire.

Par ailleurs, je viens de retravailler le Journal d’une robe noire, qui va paraître chez Milady pour le salon Livre Paris 2018.

Je réfléchis à ma prochaine série d’urban fantasy , j’ai déjà posé quelques bases, et je commencerai sans doute l’écriture fin 2018.

J’ai un roman en soumission, qui va sans doute être signé dans le courant de l’année, et qui nécessitera pas mal de travail de correction et réécriture avant sa publication je l’espère en 2019.

A part ça, j’ai plusieurs histoires, comédie romantique, drames, et une romance MM historique,  dont les bases sont plus ou moins posées, et sur lesquelles j’écris quand j’ai un peu de temps, de manière épisodique et aléatoire , mais leur tour viendra.

 

Dans un deuxième temps, parlons de vous, de cette personne derrière cette plume …

  • Quelle place la lecture occupait-elle chez vos parents ? Y avait-il des livres, des journaux, des revues ? Votre entourage familiale lisait-il ? Si oui, quels genres de lectures avaient-ils ? (Essais, littérature, journaux, etc.)

Mes parents étaient, et sont toujours, de très gros lecteurs, ma sœur et moi avons grandi entourées de livres ! Journaux, revus, essais, poésie, romans… dès que j’ai su lire, j’ai dévoré tout ce qui me tombait sous la main. Toute la littérature française, un peu d’américaine, les poètes allemands ou espagnols, des polars (merci maman) et de la SF (merci papa) . En grandissant, je me suis offert mes premiers livres, des romans historiques et de la romance. puis de la  Fantasy …Quand je me suis installée dans mon premier appartement,  mon premier achat important a été une bibliothèque .

 

  • Le fait que vous écriviez était-il bien ou au contraire mal vu ? Vous a-t-on encouragé(e) ou au contraire découragé(e) à écrire ?

Comme je le disais, l’écriture est une vocation très tardive… et cela fait donc bien longtemps que je ne me soucie plus de l’opinion des autres quand il s’agit de tailler ma route et de décider de ma vie. ????  AU début, je n’ai annoncé à personne que j’écrivais, à part mon mari évidemment, qui a subi mes réveils au milieu de la nuit parcequ’une scène géniale me venait et qu’il fallait que je me lève pour l’écrire Lol ! J’ai écris mes deux premiers romans, je les ai ensuite adressé à des éditeurs, et tous deux ont été publiés, par Textes Gais d’abord (Journal d’une robe noire, la première version) et Milady ensuite (Lucas) . Ce n’est que peu avant la sortie que je l’ai dit à ma famille proche. Ils étaient plutôt fiers de moi, ils ont lu mes livres d’ailleurs, mais ils ne comprennent pas pourquoi le MM.  Toute le monde se réjouit de mon succès et de savoir que je m’amuse bien, mais ma « carrière » d’auteur est loin d’occuper nos conversations lors du repas familial du dimanche Lol !

 

  • En dehors de votre activité d’écrivain, avez-vous d’autres activités professionnelles ? Si oui, Avez-vous déjà arrêté de travailler pour vous consacrer à votre activité littéraire ?

Oui, je travaille pour gagner ma vie. Je suis chef d’entreprise, une petite, mais quand même, c’est lourd à gérer, avec des associés, des collaborateurs et plusieurs salariés.  Je travaille beaucoup, même si j’ai un peu levé le pied ces dernières années. Disons que je suis passée de 60 h à 55 h par semaine, et de 2 semaines de vacances par an à 5 😀 !  Tout mon temps libre,  soirs, week end et vacances, est consacré à l’écriture et à ce qui tourne autour de mon activité littéraire.  Je rêve de pouvoir me consacrer à l’écriture, mais ça reste du domaine du fantasme.

  

  • Vivez-vous (avez-vous vécu) en couple ? Votre conjoint s’intéresse-t-il/elle à la littérature ou à l’art plus généralement ? A-t-il/elle une activité artistique ?

Oui, je suis mariée, depuis 20 ans. Mon conjoint ne lit pas, il n’aime pas ça, et il n’est pas branché art du tout ! Ça ne m’empêche pas de le traîner dans les musées quand on part en vacances Lol !

 

  • Comment considère-t-il/elle votre activité littéraire ? Lit-il/elle ce que vous écrivez ? Avant ou après la publication ?

Il est très fier de sa femme écrivaine, et il l’a dit à tous ses copains ! Mais comme je l’ai dit, il ne lit jamais. Et le MM c’est pas son truc.

 

  • Est-ce qu’il/elle constitue pour vous un soutien ou plutôt une barrière ?

       Un soutien silencieux mais indispensable. Il accepte que  je parte sans lui plusieurs fois par an en salon, que je mette des films gay (même s’il file dans la chambre pour ne pas voir Lol ), que je m’enflamme quand je vois ou que j’entends des propos homophobes, que j’oublie régulièrement de faire à manger le samedi ou dimanche soir parceque je suis plongée dans l’écriture, que je passe des heures enfermée dans mon bureau , à écrire, corriger, à bavarder sur les réseaux sociaux, à préparer les commandes de ma petite boutique d’auteur, que je lui demande son avis pour les couvertures de mes livres mais ne l’écoute jamais…. Et que je le réveille en pleine nuit à cause d’une super idée ! Bref, il supporte beaucoup, mon chéri ! C’est pour lui, la dédicace qui figure dans le tome 1 des Loups.

  • Avez-vous des enfants ? Si oui, y a-t-il un des interactions sur les thèmes que vous abordez dans vos lectures ?

Un beau-fils que j’adore, mais il est adulte depuis un moment ???? Enfin,  il est censé l’être . La seule interaction au niveau des lectures, c’est qu’il m’a fait découvrir Harry Potter quand il était gamin, qu’il m’emprunte un bouquin de temps en temps, et qu’il m’a piqué un exemplaire des Loups pour les lire.

 

  • Dans quel état êtes-vous quand vous écrivez ?

Ca dépend.  Parfois, je suis fatiguée, j’ai un peu de mal à me replonger dans l’ambiance, les mots ne viennent pas comme je voudrais, ou j’hésite sur la suite .  Parfois, c’est plus facile, mais j’ai besoin de faire des pauses régulières, le temps de boire un peu, de faire quelques pas, ou de grignoter. C’est assez fatiguant en fait, d’autant que j’ai besoin de ressentir les émotions pour les retranscrire. Alors, je ris, je pleure, je peste, je serre les poings devant mon écran. Mon homme me ravitaille régulièrement en boites de kleenex Lol ! Et parfois…. il me suffit d’ouvrir le fichier, et je plonge dans la transe des mots. L’histoire se déroule devant mes yeux, comme sur un écran de cinéma, mes doigts courent sur le clavier et retranscrivent, j’ai l’impression que mon cerveau n’est même pas de la partie. Etre comme ça dans le « flux », c’est une expérience presque mystique ! Ca peut durer une heure, ou une journée entière, et le sentiment de … de plénitude, d’accomplissement qui en résulte est juste indescriptible.  Même si par ailleurs, j’en ressors souvent affamée, déshydratée, avec le dos en compote et la nuque raide.

C’est ce qui fait de nous, les auteurs, des drogués, enivrés de mots. Toujours à la recherche de ce flux, de cette transe, qui nous fait en général écrire nos meilleurs passages . Ce qui fait aussi que beaucoup doivent s’arrêter, du moins faire un break dans l’écriture, quand ce plaisir a disparu et n’est plus qu’un lointain souvenir. Jusqu’à ce que l’envie d’écrire ressurgisse, et que le flux nous emporte à nouveau ????  Ecrire, c’est une passion.