Synopsis:
Rowan débarque à Dublin pour jouer dans une comédie musicale sur fond de légende celte. Il espère que ce changement d’horizon l’aidera à refaire sa vie après une période difficile. Si se faire de nouveaux amis l’angoisse, il est néanmoins décidé à aller de l’avant. En tombant amoureux de la jolie Maureen, il pense avoir définitivement tourné la page, mais l’Irlande a bien des charmes… Un homme aux envoûtants yeux noirs pourrait bien remettre en cause ce fragile équilibre.
Mon avis:
Aurore nous entraîne dans ce beau pays qu’est l’Irlande… Elle nous immerge dans ce pays et plus particulièrement dans la ville de Dublin… De splendides descriptions des paysages, mais aussi des us et coutumes des Irlandais et de leur accueil … On fait la connaissance de Rowan, un artiste anglais (c’est important de le préciser, car notre héros se retrouve face au racisme anti britannique) qui suite à une dépression décide de s’offrir une seconde chance en acceptant de travailler dans une comédie musicale.
Aurore nous présente, de façon remarquable, tous les aspects d’une dépression. Elle nous décrit, tout au long de son aventure, les handicaps que cela occasionne sur le quotidien d’un dépressif. Des handicaps certes invisibles, mais aux conséquences dramatiques : l’anxiété sociale, la solitude, l’hypersensibilité, manque flagrant de confiance en soi et la fragilité d’un équilibre précaire… Par Rowan, elle nous montre que cette maladie conditionne l’apparence, mais aussi les décisions que cela soit dans le cadre privé ou celui du travail. Elle nous montre qu’il est facile de cacher ces symptômes à son entourage tout en soufflant quotidiennement. Concernant Rowan, la cause de cette dépression est une succession de déceptions, qui a, pour Rowan démarrage avec sa rupture avec Aisling dix ans auparavant. Elle nous montre qu’une dépression part d’un choc émotionnel qui entraîne une perte de confiance, la confusion, une source de stress permanente… La dépression est une maladie que l’on ne peut pas combattre seul, que la médication a des conséquences physiologiques qui elles aussi renforce ce sentiment de doute, de peur, que s’ouvrir aux autres est une épreuve… C’est un combat de longue haleine qui ne se soigne pas comme un simple rhume. C’est une guerre avec soi-même.
L’histoire débute donc sur cette envie d’aller de l’avant, repartir à zéro et s’offrir la possibilité d’une seconde chance d’être heureux. Là où l’auteure corse l’histoire de Rowan, est sur le fait qu’il est ouvertement bisexuel. La bisexualité est un sujet peu abordé dans les romans. Les stéréotypes sur ce type de sexualité sont bien ancrés dans les consciences. En effet, un bisexuel est doublement jugé : trop hétéro pour être considéré comme homosexuel, mais indécis et donc « anormal » pour les hétéros… Ils sont pour beaucoup indécis. Aurore fait un gros travail pour nous expliquer que la bisexualité n’est pas une tare, mais que leurs choix entraînent aussi des rejets quotidiens. Pour le coup, cette « particularité » renforce le mal-être de Rowan face à sa dépression. Devoir se justifier, assumer ses choix, ses envies, ses désirs n’est pas chose évidente quand on doute de soi-même.
En clair, une histoire d’un homme, mais qui nous parle nous interpelle. On ne peut que souffrir, douter ou encore soutenir cet homme qui souffre et qui n’a qu’une envie, se sortir de ce marasme… Une très belle histoire à savourer.
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