Détour mortel – un homme parfait par K.A. Merikan

Synopsis:

Colin : Suit les règles. Futur médecin. Témoin d’un meurtre. Captif
Taron : Survivaliste. Muet. Meurtrier. Ravisseur.

Comme chaque week-end, Colin est sur le point de rentrer à la maison, après la semaine passée à l’université, mais il est hanté par la prise de conscience qu’il ne prend jamais de risques dans la vie et qu’il suit toujours le même chemin. Sur une impulsion, il décide d’emprunter une route différente. Juste une fois. Ce qu’il ne réalise pas, c’est que ce sera la dernière fois où il aura un choix à faire.

Il finit par suivre un détour vers l’horreur absolue et se retrouve kidnappé par un homme imposant et silencieux avec une hache tachée de sang. Pourtant, ce qui ressemble à son pire cauchemar pourrait s’avérer être un chemin vers la liberté que Colin n’avait même pas envisagé.

Taron vit seul depuis des années. Ses terres, ses règles. Il a abandonné toute idée d’avoir de la compagnie depuis une éternité. Après tout, toute forme d’attachement entraîne des responsabilités. Il a bien assez à gérer avec ses propres problèmes, et la nuit où il se débarrasse d’un ennemi, il finit avec un témoin de son crime.

La dernière chose dont il a besoin, c’est d’un captif geignard. Colin ne mérite pas la mort pour avoir posé le pied sur les terres de Taron, et le retenir prisonnier n’est pas non plus ce qu’il y a de mieux à faire. C’est seulement lorsqu’il découvre que ce citadin est gay, que de toutes nouvelles options voient le jour. Dont une qui n’est pas juste, et qui pourtant le tente davantage, chaque fois que les beaux yeux de Colin l’accusent depuis le fond de sa cage.

 

Mon avis:

La présentation des personnages est à elle seule le résumé de ce livre.

Colin est un jeune homme emprisonné dans les attentes des autres: celles de ses parents, celles des étudiants qui l’entoure, celles liées à son futur métier … Il étouffe et s’ennuie dans cette vie si prévisible. Alors il décide pour la première fois de sa vie de faire un détour … Un détour qui le changera à jamais.

Dès les premiers chapitres, les auteures ( deux plumes féminines) nous mettent immédiatement en immersion. On ne lit pas mais on vit à travers les mots tout le traumatisme psychologique d’un captif, celui d’un homme qui en un instant perd toute liberté. Par les mots, par un vocabulaire très ciblé, on suit l’emprise d’un ravisseur sur son prisonnier. On ne nous épargne rien. Tous les sentiments et ressentiments sont exposés allant crescendo.

On commence par le choc : l’incompréhension, la peur, l’abandon puis on monte en intensité en voyant l’évolution d’un homme lambda à celui d’un captif: peur, angoisse, désespoir, auto-apitoiement pour arriver à ce sentiment ambiguë, celui de la dépendance entre le ravisseur et le captif.

Mais les auteures jouent sur les deux tableaux. Si dans un premier temps on se met dans la peau d’un captif, on apprend aussi à connaitre le ravisseur, à le découvrir, non pas sur l’apparence et la peur qu’il induit, mais l’homme qui se cache derrière. Car même captif, un homme n’est pas un animal qui peut être domestiqué. C’est là toute l’ambiguïté de cette relation hors norme entre ces deux hommes. Il n’y a pas de gentil et de méchant. C’est plus subtile que cela.

On découvre que le ravisseur n’est pas cette bête sauvage mais un homme avec un lourd passif, une personnalité, des idéaux et des conditions de vie à l’opposé d’une personne lambda vivant en société. C’est là le coup de maître de cette histoire. Le mode de vie d’un survivaliste augmente encore plus ce sentiment d’étouffement, de captivité que l’on ressent tout au long de cette lecture. Et cela fait parfaitement le lien avec cette relation, loin d’être ordinaire.

Cette relation qui est ambiguë, dérangeante, sur laquelle on émet beaucoup de réserve mais que l’on finit par comprendre… Le syndrome de Stockholm est un thème très difficile à aborder. Les auteures nous mettent en garde dès le départ et elles ont raison. De prime abord, on n’y adhère pas et cela est normal, humain. Mais en lisant l’histoire de Taron et Colin, on ne pas dire que l’on y adhère après coup, mais on comprend les rouages, l’évolution des sentiments. L’épilogue est d’ailleurs très réaliste. Les auteures ne donnent pas un avis positif ou négatif sur leurs sentiments et leur relation. Elles nous font comprendre que tout est une question de choix. Mais cette conclusion n’est pas généraliste, seulement liée à cette histoire. C’est pour moi le gros point positif de cette lecture. Ne pas faire une généralité d’un sujet aussi sensible.

 

En clair, une vraie dark romance. Âmes sensibles s’abstenir! Mais le combo survivalisme et syndrome de Stockholm donne juste ce résultat explosif.

 

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Genre: au delà des apparences, choc des cultures, drame psychologique, faux semblants, handicap, handicap social, survivants
Série: Auto édition |