Synopsis:
Pascal, ouvrier dans une petite ville des Ardennes françaises, a toujours été fier de son fils Louis, un garçon calme et bon élève qui passe son temps dans les livres. Une passion presque obsessionnelle pour la littérature qui surprend dans leur entourage modeste. Tous deux mènent une vie tranquille, faite de silences complices. C’est du moins ce que pense Pascal jusqu’à ce que Louis soit retrouvé mort à la confluence de la Meuse et de la Semoy, où il a décidé de mettre fin à ses jours. Pourquoi un tel geste ? Que s’est-il passé ? Abasourdi et accablé, Pascal va peu à peu découvrir la vérité. Et bientôt, une évidence : son fils était pour lui un parfait inconnu.
Premier roman incisif et sensible, Louis veut partir dissèque une relation manquée entre un père et son fils. Il fait saillir l’absence tragique de communication au sein d’une famille et le caractère implacable du déterminisme social.
Mon avis:
Dès le départ, tout n’est qu’interrogations. Qui est Louis, ce gamin d’à peine 18 ans qui aimait lire, qui était discret, qui était la fierté de son père ? Pourquoi partir si jeune ? Quels secrets emporte-t-il avec lui ?
C’est ce que son père se demande. Le temps passe pour les sentiments de tristesse, de perte, de regrets l’assaille. Comment a-t-il pu être aussi aveugle ?
On ne peut que ressentir la détresse de ce père qui n’a jamais réussi à comprendre son enfant si différent de lui. Même en l’aimant de tout son cœur, un fossé se creuse insidieusement jusqu’au point où on n’interagit plus. Et ce n’est que trop tard que l’on se rend compte qu’on a raté tout un pan de la vie de son enfant.
Nous découvrons un jeune homme qui se cherche, cherche sa place dans cette réalité. À écouter les autres, on ressent ce jeune homme qui ressent ce syndrome de l’imposteur. Trop bon élève pour sa classe sociale, trop pauvre pour son lycée huppé, trop facile et ingénu pour d’autres… Mais Louis n’est rien de tout cela. Les apparences sont trompeuses. La réalité est toute autre. Il ne souhaite qu’une chose, partir, fuir…
C’est à travers ce père en plein deuil, qui cherche à comprendre que nous découvrons peu à peu à quel point nous étions, nous aussi lecteur, dans le noir. On souffre en même temps que ce père qui découvre que son enfant lui est totalement étranger. Il y a un vrai travail d’introspection de ce père qui remet toute une éducation, mais aussi les dictâtes de cette société et son influence sur l’individu. Cette non-communication qui impose le silence.
Ce livre est une de ces histoires qui vous marque au fer rouge, qui vous poursuit pendant longtemps. C’est un bijou brut. Un tsunami d’émotions. Une claque magistrale.
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